Dans la cambuse verdoyante de Francis, un jardinier au trognon bien carré
Dans la cambuse verdoyante de Francis, un jardinier échauffé par les bourrasques et aux mirettes pétillantes de malice, se mijotait une drôle de tambouille. Une histoire de cagoulards à coquille, un ramassis de mollusques flibustiers, comme les baptisait tendrement le bonhomme. Ces zigotos n’étaient pas de la petite bière. Mi-fantaisie de contes échevelés, mi-arpenteurs de laitues, ils s’étaient taillé une réputation de pipelettes insatiables et de gourmands sans vergogne.
Au zinc de son rade fétiche
Au zinc de son rade fétiche, Francis déballait son sac sur ces loustics : « Ces pieds nickelés du feuillage ont fait main basse sur mon potager, se tapant la cloche de salade, de pourpier, de chervis sans demander leur reste ! ». C’est là que le bougre hissait les sourcils, signalant une pointe d’asticot sous la feuille.
La manœuvre d’éjection : un exode organisé
Mais plutôt que de passer à la schlague, le cœur gros comme ça, Francis optait pour la manœuvre d’éjection. Son plan ? Un exode organisé pour ces galopins coquillés, leur refilant un plan de derrière les fagots, une boussole de guingois et une popote généreuse. Cap sur les friches du coin, un eldorado d’aventures et de ripailles les attendait.
Les aventuriers : Cassavoix et Lafripouille
Cassavoix et Lafripouille, deux gaillards qui tiraient la caravane, étaient gonflés à bloc. Leur renommée les précédait : des dégourdis fidèles au poste. Ils croquèrent dans la combine à pleines dents, prêts à plonger coquilles en avant.
L’appel à l’aventure
Francis : Eh bien les gars, ça y est, on est en route pour l’aventure. Vous êtes prêts à en découdre avec les embûches du grand dehors ? Cassavoix : Ah ça Francis, tu peux compter sur nous ! On n’est pas des mauviettes, on est prêts à se salir les coquilles pour découvrir ce nouvel eldorado que tu nous as promis. Lafripouille : Ouais, on va leur montrer de quel bois on se chauffe, à ces limaces de la ville. On va faire honneur à notre réputation de dégourdis fidèles au poste ! Francis : Parfait les gars, je savais que je pouvais compter sur vous. Ensemble, on va affronter les dangers, goûter aux ripailles de la nature sauvage et vivre des aventures qui resteront gravées dans vos coquilles pour l’éternité. Cassavoix : À bas les ronfleurs qui restent planqués dans leur coquille, nous, on est des escargots libres et intrépides, prêts à tracer notre chemin à travers les friches et les fourrés. Lafripouille : C’est ça, on va leur montrer à tous qu’on n’est pas juste des bêtes à cornes, mais des escargots avec du cran et de la volonté. En avant toute, vers l’aventure et la liberté !
Le début d’une ère nomade
Cette échappée belle marqua le début d’une ère nomade pour ces escargots transformés en aventuriers malgré eux. Désormais éloignés des potagers familiers et des admonestations domestiques, ils s’adonnaient à une vie d’aventures dans cet univers sauvage inédit, tissant leur légende comme les hussards des champs.
Depuis cette équipée touchante, Francis faisait sa ronde tous les dimanches chez ces escargots presque sortis d’un bouquin par leur baroude. Une page insolite dans le grand livre des entre-deux, jardinage versus bestiole, un récit à la fois tragique et poilant.