Histoires du jardin
Départ précipité
C’était un matin ordinaire dans le petit jardin de Francis le jardinier. Cependant, pour Francis, chaque grain de sable qui tombait dans le sablier de ce début d’année prenait des allures de menace. Une liste de tâches longue comme le bras et un constat amère : les radis pourraient bien être les seuls survivants de cette saison.
« Ah, temps cruel, pourquoi me pousses-tu à la hâte? », grommelait-il en arpentant son petit domaine armé de son transplantoir fétiche.
Catastrophe au carré des carottes
Mais revenons quelques semaines en arrière, quand l’enthousiasme était à son comble et que Francis avait inauguré la saison avec ses semis de carottes. Malheureusement, cette première tentative fut un véritable fiasco.
« Francis, mon grand, si tu ensevelis tes carottes aussi profond, elles se croiront en voyage au centre de la Terre! », ricanaient les radis, témoins pitoyables de l’échec.
Le drame tropical sous serre
Quant à la serre, lieu de prédilection de notre jardinier pour chouchouter ses tomates et ses poivrons, elle avait été le théâtre d’une véritable tragédie. Une journée d’oubli, un soleil de plomb et voilà une session de bronzage forcé qui avait laissé les pauvres plants en cendres.
« Francis, tu nous as transformés en grillades avant même la saison des barbecues! » se lamentaient les esprits des tomates, leur rouge jadis vibrant à présent aussi terne que la mine de leur soigneur.
Course contre la montre
Marchant d’un pas résolu, Francis décide alors de prendre les choses en main. Les radis le soutiennent, leur rondeur et leur vigueur lui apportant un peu de réconfort dans la mêlée.
« Allez, Francis, montre-nous ce que tu as dans le ventre! Pas question de terminer la saison en simple accompagnateur de sandwiche radis-beurre! » le poussaient les petites racines en rang serre.
Espoir au potager
Suscité par la verve de ses radis, Francis redouble alors d’efforts. Il se lance un défi: redonner vie à son jardin avant que le soleil ne commence à décliner sur la saison. Chaque soir, à la lumière de sa lanterne, il bichonne, arrose, et console ses plants.
« Merci Francis, c’est presque comme une deuxième chance au paradis! » murmuraient les semis de poivrons, sous leur petit voile de protection contre le soleil, encore méfiants mais remplis d’espoir.
Conclusion
Traversant les aléas, Francis apprend peu à peu que chaque saison est un nouveau marathon, mais dans le jardin comme dans la vie, c’est bien la persévérance qui finit par payer. Et si le chemin est semé d’embûches, il est aussi parsemé de petites joies, comme le croquant d’un radis parfaitement mûri ou le sourire d’un poivron échappé au désastre.
« À l’année prochaine, pour plus d’aventures au jardin de Francis! » concluent nos amis du jardin, déjà impatients de voir quelles nouvelles péripéties les attendront.